Sabot d’IvoireAprès mon
malheureux accident d'avant-hier, j'ai dû prendre une journée de repos, pour Sab' et surtout pour moi. Elle était tombée, m'écrasant au passage. J'ai été chez le vétérinaire pour ma douce, et ensuite chez mon médecin, et ils m'avaient conseillé cela.
Mais me revoilà!
J'ai envoyé un message à Gabriel pour lui dire qu'on pouvait aller au Rond de Longe ensemble aujourd'hui.
Je me prépare, tout excitée, et attends au bord de la route de gravier qu'il arrive. Nous entrons, et parlons pendant tout le trajet.
Rendus à destination, je prends mon temps pour me préparer – je suis encore fragile, après tout –, et mon ami s'assure que je vais bien, d'une voix teintée d'inquiétude, mais aussi d'affection.
Je monte alors sur ma jument, et y allons un peu doucement. Sabot aussi sait que ce n'est pas le temps de s'énerver. Je lui fais donc faire une succession de pas de dressage au centre, alors que Peinture et Gabriel galopent près de la clôture. J'y vais lentement, mais sûrement. Ça me fait du bien de faire des figures avec elle, car ça faisait longtemps que je n'en avais pas fait avec elle, et je viens de me rappeler à quel point j'adorais ça. Et elle aussi.
J'entends à peine les pas de galop cesser. Sab' et moi sommes trop concentrées pour vraiment y porter attention. Toute mon attention est mise à lui ordonner de faire les plus beaux pas possibles.
Alors que je décide qu'il est temps de faire un peu de course, je lève la tête et aperçois le duo masculin nous regarder avec une certaine admiration. Même le tenace orgueil de l'étalon semble avoir fondu sous la performance de ma jument.
« Tiens, je ne savais pas que vous faisiez du dressage. En tout cas, pas aussi bien que ça », affirme mon coéquipier.
Je rougis, gênée et flattée, et le remercie. Je lui dis que je voulais reprendre au galop, alors il accepte.
« La pause est terminée, Peint'! »
Et au galop!
Comme d'habitude, Peinture était plus rapide que Sab', mais j'ai aussi remarqué qu'elle était plus endurante. Après deux heures d'entraînement, il était complètement crevé, alors que Sabot d'Ivoire se sentait encore en forme pour courir une bonne demi-heure.
Gabriel va faire abreuver son cheval en riant, alors que je peigne tendrement les crins de ma monture palomino.
Nous discutons encore de notre séance, et nous préparons pour le départ.