Sabot d’IvoireÀ huit heures, me voilà debout, comme à tous les matins, pour déjeuner. Après, je vais donner leur repas à mes deux chevaux, Sabot d'Ivoire et Gâteau au Chocolat. Tout ça en écoutant de la musique avec un écouteur sur l'oreille gauche. La droite sert à entendre mes chevaux.
Gabriel m'a proposé aujourd'hui de retourner au rond de longe avec ma jument. J'ai tout de suite accepté. C'est vrai que c'est un gars assez gentil. Je souris et regarde Sab'. Nous nous sommes envoyés des messages texte hier soir, et il m'a dit que son cheval est né sous le signe Bélier, et c'était pourquoi il était si intense, passionné et orgueilleux. Je lui ai dit que la curiosité et le calme que possédait ma belle étaient dus à son signe, Gémeaux. Et nous avons continué à nous parler comme ça.
Il m'a dit qu'il viendrait me chercher. Nous avons réalisé que nous habitions à seulement dix minutes de route. Il m'a dit qu'il avait un camion fait pour deux chevaux.
Il m'appelle lorsqu'il est là, et nous rentrons, Sab' et moi. Aujourd'hui, nous allons galoper! Je viens de la panser et de la faire manger, alors elle est en pleine forme! Vais-je un jour égaler Peinture?
Gab' me dit que son oncle est tout aussi passionné d'équitation que lui.
« En fait, nous sommes les seuls de ma famille qui aimons les chevaux comme ça.
– Sérieux? je réponds, surprise. Toute ma famille a des chevaux. J'ai grandi là-dedans.
– Tu es chanceuse. »
Il dit dit ça d'une voix un peu plus basse. Je sens un peu de tristesse dans sa voix. Je n'ose rien ajouter. Nous arrivons au rond de longe en silence. Il semble cependant plus joyeux, et c'est pour le bonheur à nous trois. Les deux équidés se toisent, et j'appelle le mien pour l'harnacher.
Ça se passe un peu comme d'habitude. Nous galopons aux abords du cercle, moi à gauche de lui. Je tente comme toujours de m'améliorer pour que ma jument soit la meilleure possible. Le championnat un pas à la fois...
...
Tout se passe rapidement. Ma jument ralentit un peu pour reprendre son souffle, et l'autre duo semble tomber. Un choc senti près de la selle à Sab' et puis je nous sens toutes les deux attirées vers le sol.
« Aïe... »
Ce mot est enterré par les hennissements de Sabot d'Ivoire. Je suis coincée. J'entends des pas s'approcher, et Gabriel me dire « [Mon nom]!! Ça va? »
« J... j'suis.. coincée... »
Ma jument est allongée sur le côté, et je suis sous son dos à partir de mon bassin jusqu'au bout des pieds. Il aide tout d'abord ma monture à se relever, après l'avoir vérifiée.
« Rien de cassé, me rassure-t-il avant de me tendre la main pour m'aider à me relever. Et toi?
– J'ai de la difficulté à me tenir debout...
– Tu veux qu'on arrête? »
Je voudrais bien jouer les durs et dire non, mais je vois bien que j'ai besoin de repos. Je hoche piteusement la tête, et il m'aide à marcher pour m'asseoir sur un banc. J'sais pas pourquoi, mais dès que je pose les fesses sur le banc, je me mets à pleurer. Sans doute l'adrénaline qui tombe, ainsi que l'émotion. Surtout que je commence à sentir une douleur dans mes jambes... Je bafouille que je ne sais pas pourquoi je pleure ainsi, et alors que je me couvre le visage de mes mains, je sens quelque chose dans mes cheveux. Je lève la tête et aperçois Sab' en train d'essayer de me rassurer. Elle a dû sentir ma « tristesse ». Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire.
« Merci, Sab', dis-je en souriant.
– Contente de te voir sourire. J'aime pas voir les gens pleurer, avoue Gab.
– Dis-toi que je ne pleure jamais longtemps. La vie est bien trop belle pour qu'on la pleure. »
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Voilà pourquoi j'aime les RPG. On joue un rôle :')