Cheval à entraîner : Saýa

Ce matin-là, Saýa m'attend avec impatience ; il sait qu'aujourd'hui encore, c'est une séance d'éthologie dans le rond de longe qui l'attend ! Comme d'habitude, je commence par établir une " connexion " entre lui et moi, ce qui permet à Saýa de s'échauffer et, surtout, d'être dans de bonnes conditions pour l'exercice qui va suivre... Une fois lâché en liberté, mon grand Akhal Téké galope autour de moi un bon moment, en enchainant ruades sur ruades. Quand il s'est suffisamment défoulé, et qu'un respect mutuel s'est établi entre nous, je passe au jeu du jour...

Le " jeu de la conduite " suit le jeu du porc-épic, que j'ai travaillé avec Saýa lors de notre dernière séance dans le rond de longe. Cette fois-ci, le jeune cheval ne doit pas céder à une pression physique, mais à une " pression mentale " ; autrement dit, accepter de se déplacer à ma demande, d'un simple geste... Plus facile à dire, qu'à faire ! Je remets donc son licol à Saýa et me place face à lui, à quelques pas de distance, puis je secoue ma main dans sa direction, pour le faire reculer. Saýa dresse haute sa fine encolure, intrigué, mais sans bouger d'un poil... J'insiste, en lui picotant le poitrail du bout du doigt. Ce malin de Saýa, au lieu de reculer, part tranquillement au trot, pour venir se placer derrière moi, les oreilles dressées... Je m'obstine, jusqu'à ce qu'il comprenne ma demande et recule d'un ou deux pas. Le reculé, c'est fait !

Maintenant, je vais essayer de le faire tourner... Je me place à quelques pas de l'épaule de Saýa, en levant un doigt au niveau de son œil, puis j'avance peu à peu vers lui. Le jeune cheval devrait naturellement tourner de l'avant-main pour éviter que mon doigt n'entre en contact avec son œil, au lieu de quoi, il baisse brusquement la tête pour passer sous mon bras et je me retrouve entortillée dans sa longe... Je m'écroule dans le sable, tandis que Saýa trottine joyeusement autour de moi. En voyant sa longe qui traine derrière lui, je me lève vivement pour la récupérer, mais le bel Akhal Téké, fin et rusé, secoue la tête pour m'empêcher de l'attraper ! Visiblement, me voir lui courir après l'amuse beaucoup. Moi, par contre...

À la suite d'une course poursuite interminable, je parviens à faire comprendre l'exercice à Saýa  et même à le faire tourner de l'arrière-main, en faisant virevolter la longe près de sa croupe. Épuisée, je félicite quand même Saýa qui, lui, déborde d'énergie... et profite de ma fatigue pour chiper une friandise supplémentaire !