Gâteau au Chocolat

Casque sur les oreilles, je me rends dans l'allée des boxs pour aller voir mon étalon favori, Gâteau au Chocolat. Je me souviens que quand je l'avais vu pour la première fois, son pelage était assombri par le manque de lumière dans le box que la vendeuse me pointait. Ça m'avait tout de suite fait penser à un de ces délicieux gâteaux moka que ma grand-mère me fait lorsque je la visite.

« Je le veux! », m'étais-je exclamée.

La femme a ri et m'a demandé quel nom je voudrais lui donner. J'ai répondu du tac au tac « Gâteau au Chocolat ».

« Mais pourtant, il est de robe Isabelle!

– C'est pas grave! Je sais dans le fond de mon âme que son nom, c'est ça!

– Comme tu veux, ma belle. »

Elle a souri. Nous avons signé la paperasse, et le cheval était à moi.

Lorsque je lui montre son frère jumeau sous sa vraie forme – une part de gâteau au chocolat –, il me regarde comme si j'avais un troisième nez. « Il ne peut pas comprendre », que je me dis alors.

Ce matin, il semble impatient de sortir de son box. Aujourd'hui, nous allons se dresser sur la plus haute montagne! Même si la piste de dressage se trouve au fond d'une vallée. M'enfin... vous me comprenez, j'espère.

Il me grappille un navet lorsque je tente d'en rentrer le plus possible dans mon sac. Je lui fais un grimace.

Vingt-cinq minutes plus tard, nous voilà devant cette piste sablée, prêts à faire des pas, et pas que des petits! J'ai toute une liste sur mon téléphone cellulaire que je compte lui faire exécuter. Je n'ai pas non plus oublié les équipements de trail class. Tiens, commençons par ça!

Gat' aime bien tous les obstacles que je lui propose, mais semble plus aimer sauter par-dessus le rectangle de bois que faire le tour sui lui-même à l'intérieur. Je dois donc lui montrer comment faire cet obstacle correctement, ce qui requiert beaucoup de patience, surtout avec un cheval comme le mien. Après avoir réussi à faire quelques tours de rectangle avec lui, il décide que c'est assez et part au trot. Je le ramène avec peine devant les cônes de plastique, et lui fais faire.

Et n'imaginez pas comment c'était en dressage! Il a raté tous ses pas! M'enfin au début. Car je lui ai fait reprendre toutes ses figures, piaffer, galop rassemblé, appuyer, et plus.

À la fin, il s'est heureusement calmé, et je lui ai montré un navet. Malgré son agitation, j'ai bien vu qu'il s'efforçait d'être le plus obéissant possible. Je crois que c'est de ma faute. Je lui ai donné trop de fourrage. Je lui offre donc ce légume racine qu'il désirait depuis le début de la séance.

« Bravo champion! »