Sabot d'Ivoire

Jour de pluie en ce 19 juillet. Mon amie m'a dit qu'elle voudrait bien venir avec moi pour entraîner nos deux juments respectives en dressage, mais surtout en trail class. J'ai accepté, et nous voilà donc ici, sur cette piste sablée, à faire marcher notre jument de certaines manières pour passer entre des cônes, à tourner sur elle-même dans un rectangle de bois, et toutes sortes de choses que nous exécutons maladroitement.

« On va s'améliorer un jour! », me lance-t-elle.

Sa jument, Perruche, est beaucoup plus orgueilleuse que la mienne, et cherche constamment à faire une meilleure performance que Sab'. Mon amie et moi trouvons cela drôle. Au moins nous sommes pas les seules à se faire compétition – amicalement, bien sûr.

Parfois c'est ma partenaire et moi qui faisons tomber un cône, parfois c'est elles qui qui déplacent une planche de bois. Parfois je tombe car Sab' se cabre, parfois c'est Julia qui trébuche, accompagnée de sa monture – mais rien de cassé!

Mais ce qui est le plus remarquable est notre plaisir.

« Et si nous testions nos talents en dressage maintenant? On a fait du trail class, maintenant à la selle anglaise! »

Je ris dans ma barbe. Je vais gagner.

Pas espagnol, piaffer, reculer, changement de pied, trot rassemblé, je lui montre ce que nous avons dans le sac.

« Tiens, c'est pas rien, ça! affirme-t-elle face à ma performance. Heu... faisons du trot?

– Nope! je réplique. Montre-moi.

– Je ne suis pas très bonne... », avoue-t-elle.

Je l'aide donc avec ses pas, et du coup j'en apprends des nouveaux à Sabot d'Ivoire.

Après une bonne séance de dressage et de trail class, nous rentrons, satisfaites. Ma jument a pu raffermir sa relation avec Perruche, qui semble moins arrogante. J'espère juste que ma belle ne va pas devenir comme elle...