Cheval à entraîner : Saýa

Saýa m'impressionne, ce matin ! Après une détente intensive, le jeune cheval prend naturellement un véritable galop de CROSS pour s'élancer vers les obstacles du Spring Garden. C'est comme s'il savait intuitivement où poser ses pieds, pour prendre appui sur ce terrain pourtant inégal... Je commence par enchainer avec lui un parcours assez long, de niveau Club 3. Saýa tient le coup jusqu'au bout, malgré quelques hésitations !  

Pendant que mon bel Akhal Téké profite d'une pause, rênes longues, je repère un autre parcours... J'ajoute au tracé précédent deux ou trois obstacles plus difficiles, de niveau Club 2. Saýa s'élance à pleine vitesse sur ce nouveau parcours, sans que j'ai à le pousser ! Mais arrivé face au premier obstacle rajouté, plus haut et plus large que les autres, le grand cheval ralentit prudemment... Je l'encourage à garder le rythme et à se redresser, pour mieux aborder cet obstacle compliqué. Saýa s'élève en gardant un œil sur l'obstacle, ses sabots passant bien au-dessus, de peur de le toucher.

Saýa franchit le dernier obstacle du parcours, de plus en plus à l'aise sur le Spring Garden. Je m'apprête à lâcher les rênes pour le féliciter, quand je me rends compte que droit devant nous se trouve un contre-bas assez haut, qui débouche sur un gué. Je n'avais pas prévu de le franchir, mais Saýa a si bien travaillé aujourd’hui qu'il pourrait peut-être y arriver...? J'hésite, sans ralentir le jeune cheval, qui continue donc à galoper en direction de l’obstacle. " Tu peux y arriver... " soufflai-je, arrivée à quelques mètres à peine du contre-bas. Les oreilles de Saýa pivotent en tous sens et il pile brusquement dans une volée de poussières, juste au bord du " vide ". Son freinage me propulse vers l'avant et je suis persuadée que je vais tomber, encore une fois... Alors, contre toute attente, Saýa saute dans le gué. Son mouvement me renvoie miraculeusement sur la selle, où je me rattrape tant bien que mal. Malgré les éclaboussures, le jeune cheval sort de l'eau calmement, ce qui me laisse le temps de me ressaisir. Je caresse l'encolure du cheval noir en riant : " Je t'en dois une, Saýa ! "