Cheval à entraîner : Saýa

Après la séance mouvementée d'hier, je commence à me méfier de la bonne humeur de Saýa ! Le jeune cheval trottine du fond de son pré jusqu'à moi, en hennissant joyeusement ; oh non, je crois qu'il a encore de l'énergie à revendre, aujourd’hui... " Comme tu voudras ! ", lançai-je à Saýa, qui piaffe d'impatience à peine me suis-je mise en selle. Au lieu de la détente habituelle, dans le calme, j'opte pour une détente que je qualifierais de " dynamique ". J’enchaine à un rythme effréné les transitions montantes et descendantes : au pas, au trot, re-pas, au galop, arrêt, re-galop, demi-tour... Au fur et à mesure, j'ajoute des ordres de plus en plus compliqués et de plus en plus rapides. Nos derniers jeux d'éthologie ont fait de Saýa un cheval extrêmement réactif, qui n'hésite pas à freiner des quatre fers pour repartir à vive allure. Un vrai bonheur !

Mais ce malin de Saýa me réserve encore des surprises... Je le laisse faire une pause en se promenant librement dans le manège ouvert, pendant que je dispose sur les graviers nos habituels barils colorés. Je pose le premier, je pose le deuxième, * bong ! *, je pose le troisième, * bong ! *. " Comment ça, * bong * ? ", demandai-je en me retournant, pour constater que Saýa  avait fait tomber les deux premiers barils, au fur et à mesure que je les posais... Je soupire en allant les ramasser d'un pas agacé, tandis que Saýa trottine jusqu'au seul encore debout et le pousse du bout de son nez, pour le faire tomber à son tour. " Saýa, ça suffit ! " Je cours ramasser le baril et croise en chemin Saýa qui part dans l'autre sens, faire tomber ceux que je viens à peine de remettre en place...

Ce petit manège dure un long, très long moment, jusqu'à que mon bel Akhal Téké accepte afin d'arrêter son cirque. J'en profite pour lui faire travailler le barrel, qu'il commence à bien maîtriser. Je pousse le grand cheval à aller de plus en plus vite au galop et à passer au plus près des barils, sans trop se pencher dans les tournants, son défaut principal... * BONG ! * Après plusieurs tours sans aucun souci, Saýa percute finalement un des barils. Surprise, je descend pour le ramasser et le jeune cheval fourre aussitôt son nez dans la poche de ma veste pour chiper une friandise ! " J'y crois pas... Tu l'as fait exprès ! "